Contrairement aux aprioris de la photographie actuelle qui propose le détail comme objet d’exploration, l’aspect purement esthétique demeure à la base de sa démarche. La principale motivation de l’artiste est de démontrer que la beauté et la noblesse sont au cœur même de la vie de ce modeste quartier de pêcheurs et que la caméra représente un outil incomparable pour en faire la preuve. « Fondé sur le chromatisme, le langage plastique de Jolicoeur intègre la ligne et des croissements de lignes, toujours assez simples et visant l’essentiel. Très picturales, sa photographie dégage une spontanéité, une gestualité. Si son langage est autonome et son style personnel, l’un et l’autre se placent au carrefour de beaucoup d’influences : le fauvisme sans doute, mais on perçoit aussi des filiations avec la peinture chinoise et vénitienne », souligne André Seleanu à propos du travail de l’artiste dans un article paru dans Vie des arts au printemps 2016.
À noter que l’article d’André Seleanu inspire l’ensemble du présent texte. Le photographe entretient un réel lien d’amitié avec les habitants du quartier, quartier qu’il a inlassablement parcouru passant d’un regard fasciné à ses premiers instants, à un regard plus intime et posé qui laisse beaucoup de place aux nuances et à l’interprétation de l’observateur. La photo de Jolicoeur veut suggérer un univers plastique fort et captivant. Une vision personnelle d’un microcosme africain qui ne demande qu’à être découvert.
Paul JOLICOEUR
Photographe de rue
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